Une cuisine adaptée aux patients en situation de handicap à l’hôpital Pierre Wertheimer

Grâce au soutien des donateurs, la Fondation HCL a permis l’aménagement d’une cuisine d’ergothérapie installée à l’hôpital Pierre Wertheimer. Le 25 avril, l’équipe de la Fondation a été accueillie par les professionnels du service de rééducation et de réadaptation fonctionnelle, pour découvrir cette cuisine thérapeutique, qui est aujourd’hui considérée par les ergothérapeutes comme une porte d’entrée pour tous leurs patients. C’est ici qu’elles réalisent les bilans et le suivi en rééducation neurologique, et qu’elles aident les patients à se projeter dans un retour à domicile plus serein, avec un maximum d’autonomie.

Les explications de Sophie Guilcher et Manon Gauthier, ergothérapeutes :

« Nous sommes 7 ergothérapeutes, qui intervenons au quotidien dans tous les services de l’hôpital (réanimation, soins continus, rééducation post réanimation, vasculaire, sclérose en plaque, chirurgies en lien avec la neurologie) sur prescription médicale.

Notre intervention auprès des patients en situation de handicap commence par l’évaluation de leurs capacités et des difficultés auxquelles ils sont confrontés dans les gestes du quotidien. Ils peuvent avoir des déficits ponctuels liés à des troubles cognitifs suite à une cérébro-lésion (AVC) ; quant aux patients tétraplégiques, para ou hémiplégiques, ils ont des déficits qui pourront peut-être être récupérés, en totalité, en partie, ou pas du tout.

Les mises en situation dans la cuisine thérapeutique nous permettent d’évaluer leurs capacités à suivre une activité cuisine, à réaliser une recette, à suivre des consignes, et nous pouvons également évaluer voir s’ils sont capables de rentrer à domicile sans se mettre en danger. »

Au sein de la cuisine, les ergothérapeutes organisent également des séances de rééducation, tant motrice (travail de la dextérité, de l’amplitude articulaire…) que cognitive.

Lors des séances, elles proposent notamment aux patients de tester des aides techniques, adaptées à leurs déficits, par exemples des couteaux, fourchettes, etc. spécifiquement conçus pour les personnes qui ont des difficultés dans la préhension et la mobilité. La cuisine aménagée leur permet également de tester différents équipements et appareils électroménagers adaptés aux personnes en fauteuil : plan de travail réglable en hauteur, placard haut coulissant vers le bas pour amener la vaisselle à portée de fauteuil, four à porte escamotable… Ces mises en situation dans un environnement « comme à la maison » permettent aux ergothérapeutes d’aider les patients à se projeter dans leur quotidien lorsqu’ils rentreront chez eux, et à envisager des adaptations de leurs logements pour conserver un maximum d’autonomie, en s’orientant vers des équipements avec lesquels ils seront déjà familiarisés.

Mais pour les ergothérapeutes à l’initiative du projet, la cuisine adaptée n’est pas seulement un lieu pratique.

« C’est un endroit social, de convivialité, de partage, un endroit très important dans toutes les cultures. Il était très important pour nous que la cuisine d’ergothérapie puisse accueillir plusieurs patients en fauteuil roulant pour des ateliers de groupes. Ils peuvent se rencontrer, travailler ensemble autour d’une recette, échanger entre eux. Les patients nous disent que ça leur fait du bien de sortir de leur chambre pour se déconnecter un peu de l’hospitalisation, et de se rendre compte qu’ils ne sont pas seuls avec ces déficits. Ils se sentent acteurs de leur rééducation. C’est important pour nous, cela nous permet de les valoriser, de leur redonner confiance, et de leur montrer qu’il y a encore plein de choses possibles pour eux. »