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Les explications du Pr François Ducray, neuro-oncologue à l’hôpital Pierre Wertheimer – HCL
« Les apports de l’IRM 7T en neuro-oncologie se situent à plusieurs niveaux de la prise en charge : dans le diagnostic préopératoire (caractérisation de la tumeur), dans le rapport anatomique qui permettra aux chirurgiens de mieux planifier les gestes opératoires, et dans le suivi post-traitement.
On espère pouvoir améliorer le diagnostic pré-opératoire, c’est-à-dire qu’on pourrait mieux prédire à quel type de tumeur on a affaire. Aujourd’hui, les images d’IRM conventionnelle nous permettent de faire des hypothèses diagnostiques, mais on ne sait réellement de quelle tumeur il s’agit qu’une fois qu’elle a été retirée, après l’analyse anatomopathologique. Avec l’IRM 7T, on pourrait aller beaucoup plus loin dans la caractérisation des tumeurs, grâce à une vision à la fois anatomique et moléculaire de la lésion, avant d’ouvrir le crâne (biopsie virtuelle).
Les images plus précises permettront également au chirurgien de mieux planifier le geste opératoire, puisqu’on pourrait mieux visualiser la localisation précise d’une tumeur par rapport à des structures du cerveau que le chirurgien voudrait préserver (comme certaines artères ou faisceaux nerveux intracérébraux), ou savoir, avant l’intervention, si ces structures sont touchées… Le neurochirurgien pourra également avoir accès à des informations sur la consistance ou la texture de la tumeur, avec une possible incidence sur le traitement : par exemple, une tumeur molle pourra être aspirée. Plus le chirurgien dispose d’éléments précis en préopératoire, mieux il pourra planifier le geste opératoire adéquat.
On a bon espoir également que l’IRM 7T permette d’améliorer le suivi des patients après une intervention. Une des grandes difficultés auxquelles on est exposés, à l’issue des traitements classiques de radiothérapie et de chimiothérapie, c’est de bien interpréter l’évolution des images du cerveau (avant / après le traitement). C’est notamment le cas avec les traitements innovants comme les thérapies ciblées ou l’immunothérapie. Ces thérapies vont stimuler le système immunitaire du patient, de sorte que davantage de cellules immunitaires vont pénétrer dans la tumeur. Ce phénomène peut donner des images difficiles à interpréter avec l’IRM conventionnelle : on peut penser que la maladie récidive alors que c’est peut-être une réaction immune anti-tumorale. On a besoin de cette nouvelle imagerie pour suivre les effets de ces nouveaux traitements… »