Projets

Le 21 novembre 2021
  • Projet "Recherche & innovation"

Grâce à vos dons, ce projet a pu être financé

Une plateforme de biologie 3D pour un traitement personnalisé du cancer

Financée grâce à un don majeur de l’UMGOS-MTRL, la plateforme Nanostring permet un saut technologique majeur dans le domaine de la biologie moléculaire au bénéfice des patients atteints de cancer.

Contexte

Pour diagnostiquer un cancer et pour évaluer la nature et le degré d’agressivité d’une tumeur (forme, taille, sensibilité à certaines hormones, présence de mutations et anticipation de réponse au traitement…), la biopsie est un examen incontournable, préalable à la mise en place d’une stratégie thérapeutique adaptée. Elle consiste à prélever un fragment de tissu ou d’organe afin de l’analyser. Toutefois, le prélèvement tumoral présente des limites liées à une quantité très faible des tissus prélevés lors des biopsies à l’aiguille ou encore à un phénomène de dégradation du « matériel génétique » au cours des diverses manipulations. On déplore ainsi 10% d’échecs des analyses en moyenne, soit 500 patients par an pour lesquels d’autres examens, souvent invasifs et difficiles, doivent être pratiqués, avec parfois des résultats non optimaux.

Objectifs

Le Nanostring est une technologie ultrasensible basée sur le comptage digital de codes-barres moléculaires (chaque molécule possédant un code-barre propre) qui permet d’étudier simultanément jusqu’à 800 cibles d’intérêt (ARN, ADN et/ou protéines), et ce, même sur des quantités très limitées de tissu. L’opération ne nécessite que très peu de manipulations ; les quantifications sont alors très précises et reflètent fidèlement la réalité biologique. La technologie délivre des informations fiables et nouvelles qui permettent à la fois de participer au diagnostic (en complément de données cliniques, morphologiques et biologiques), et d’orienter la stratégie de traitement du patient en définissant l’accès à une thérapie ciblée. « On parle de Biologie 3D permettant de maximiser l’information obtenue tout en économisant des échantillons précieux », explique le Dr Jonathan Lopez, responsable médical de la Plateforme Biogenet Sud des HCL.

Cible n°1 : le cancer du sein

Pour sa première application clinique, la technologie Nanostring est utilisée dans le cadre d’un test génomique (PAM50/Prosigna®) qui vise à prédire le risque de récidive du cancer du sein au cours des dix années à venir, à partir de l’expression de 50 gènes présents dans les cellules cancéreuses. L’analyse de ces 50 gènes – appelée « empreinte génétique » de la tumeur, unique pour chaque patiente – est associée à d’autres facteurs tels que la taille de la tumeur et le nombre de ganglions lymphatiques impliqués, dans le but de déterminer le risque de récidive à distance et d’anticiper les dix prochaines années. L’étude poursuit 3 objectifs : une meilleure compréhension du cancer du sein pour chaque patiente, un choix éclairé de la stratégie thérapeutique à partir d’informations fiables et exhaustives à visée prospective, et enfin la limitation du recours à la chimiothérapie après chirurgie lorsque ce traitement lourd n’est pas nécessaire et que ses effets peuvent être plus délétères qu’utiles. Environ 40% des patientes testées éviteront ainsi une chimiothérapie inutile.

Perspectives

Si elle est utilisée aujourd’hui pour améliorer la prise en charge des cancers, la technologie Nanostring trouve déjà des applications pour de nombreuses autres spécialités : neurologie, immunologie, endocrinologie, maladies infectieuses, etc. L’équipement ouvre également de multiples portes pour la recherche clinique en biologie moléculaire. Il est accessible aux cliniciens, chercheurs académiques et aux partenaires industriels des HCL.

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Porteur(s) du projet

Dr Jonathan Lopez, responsable médical de la Plateforme Biogenet Sud des HCL

Coût du projet

359000 €